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Quand un CM éclate un CM

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Chez Trétonine, nos métiers sont variés, on fait vraiment de tout, du conseil, de la com, du marketing, de la technique, que sais-je, mais il y a une constante : j’ai tendance à dire que je suis Community Manager. CM comme on dit, et j’en suis assez fier.

Le CM a beaucoup de tâches, et la principale (enfin, disons la plus visible), c’est celle de se prendre les coups. Le CM doit être une personnalité solide et doit aimer gérer les situations de crise. Il doit rester calme, connaitre les procédures, les positions de sa marque et savoir communiquer auprès de sa hiérarchie pour bien expliquer la situation au moment de la crise.

Il y a de fait un moment un peu particulier, c’est quand l’internaute qui vient vous tacler (enfin, tacler votre marque) n’est pas un client comme les autres, mais est lui même un CM (d’une autre marque). La situation de crise devient toute autre, on frôle l’exercice de feu pour un pompier mais en situation réelle.

Là, le feu est allumé par un type qui connait très bien le métier, qui sait exactement où taper pour que ça fasse mal… Le CM va savoir qui mettre en copie de son clash, comment faire son screenshot, à quelle heure frapper, et surtout comment mobiliser son réseau pour que ça prenne fort. Et si ça prend, alors vous avez une meute de CM qui unissent leurs forces pour vous faire vaciller. Entre ceux qui participent et ceux qui commentent en bouffant leur pop-corn virtuel, c’est la fête à l’adrénaline !

C’est troublant parce qu’en faisant ça, on sait très bien que ça ne changera pas grand chose pour la marque ciblée, quand Air France se fait éclater, ça ne nous empêche pas de prendre nos billets chez eux deux heures après. Mais on a cette culture là, du Web, de la violence calculée et des mots qui tapent exactement là où ça fait mal. Le CM fait rempart mais on cherche à orienter son attaque pour que le CM en question trébuche, pour lui passer autour, comme une partie d’échecs.

Dans quel autre métier est-ce qu’on fait ça ? Est-ce que parfois un boulanger va tabasser un autre boulanger avec ses grosses miches ? Est-ce qu’un chauffeur de taxi va rouler sur un autre chauffeur de taxi ? Non, les mecs sont solidaires, et c’est vrai dans la plupart des métiers, mais pas chez nous. A croire qu’on a besoin de se tester, ou que, justement parce qu’on sait gérer la violence en face de nous, des clients, on a parfois besoin de la faire ressortir entre nous.

Parfois je pense à cette scène dans The Grand Budapest Hotel (ouais c’est pointu), quand tous les concierges s’appellent entre eux pour sauver les fesses d’un autre concierge, tout en finesse, en discrétion, pour régler « le problème » sans que ça fasse de vague. C’est beau, c’est fin. On en est loin !

Un jour peut être les CM du monde entier se tiendront la main et seront solidaires entre eux, mais d’ici là, pas de quartier !

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